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  陳 泮 嶺  CHEN PAN LING

 


Historique de l'enseignement de l'Art national à Tai Chong
par le Professeur Chen Pan Ling

L'auteur de cet article est  M. Yang Zong Ding
 

 
 

Notre professeur Chen Pan Ling voulait promouvoir l'art national dans le but de permettre à chacun des pratiquants de fortifier sa propre santé et en même temps d'élever le niveau de santé national.

Le professeur Chen est né en 1892.

Pendant 52 ans, de 1905 à 1957, il s'est consacré à l'étude de l'art national, c'est un maître éminent de l'art national contemporain.

C'est lui qui a codifié l'art national et qui a réunifié les manuels le concernant.

Dès ses études en École secondaire il s'est entraîné pour améliorer sa santé. A l'École militaire de Bao Bing il apprend le Xing Yi Quan et s'exerce au Tai Ji Quan. Pour former les soldats il associe la pratique de l'art national à l'art de "fendre et piquer" dans le but de rendre les soldats plus courageux. La démarche fut très bien accueillie et eut un grand succès.

Chen Pan Ling exerçant son métier en même temps qu'il enseignait n'a pu approfondir cette pratique comme il l'aurait souhaité.

En 1940 il quitte l'armée et s'installe à Tai Chong et avec l'aide de ses amis peut dispenser son enseignement de l'art national à de nombreux élèves. Il les accueille avec bienveillance à "La Ferme Mo Fan" de Tai Chong.

Il a enseigné pendant 18 ans. Il s'est retiré ensuite pour rédiger les manuels correspondant à son enseignement.

C'est sur le conseil d'un ami que j'écris ces quelques lignes pour honorer notre professeur Chen.

Mes connaissances sont modestes, je veux seulement honorer la mémoire de notre professeur, je vous prie de bien vouloir excuser les erreurs que je pourrais faire.

1. L'art national de la Chine est, parmi les pratiques sportives, la meilleure, il faut la généraliser et la diffuser.

Le professeur Chen s'exprime ainsi: " L'art national de la Chine c'est la culture chinoise, c'est un art qui a ses spécificités, il a comme fonction celle d'améliorer la santé et contient par ailleurs des techniques de combat qui sont extrêmement performantes, en conformité avec les notions scientifiques et physiologiques. Il permet donc à la fois d'agir de façon bénéfique sur la santé et sur la conservation de la race mais il permet également d'avoir des moyens de défense pour sa propre personne et pour son pays.

A ce jour il se résume en 4 disciplines: Shaolin Quan, Xing Yi Quan, Bagua Quan et Tai Ji Quan.

A l'âge de 7 ans j'ai pratiqué le Shaolin Quan avec mon père. Au début du siècle j'ai exercé le Xing Yi Quan avec messieurs Li Cun Yi et Liu Cai Chen, puis le Ba Gua Quan avec messieurs Dong Lian Ji et Chang Hai Ting, puis le Tai Ji Quan avec messieurs Wu Qian Quan, Yang Shao Hou, Ji Zi Yui et Xu Yu Cheng.

Entre 1917 et 1918 je suis retourné dans la province du He Nan, dans le village de la famille Chen dans le district Wen pour étudier le Tai Ji Quan de la famille Chen.

Les formes de Tai Ji Quan les plus connues sont celles des familles Yang,  Wú  (2° ton), Hao. Le Tai Ji Quan de la famille Wú  (2° ton) est issu de celui de Yang, celui de la famille Hao est issu de la famille Wŭ  (3° ton) alors que celui des familles Yang et Wŭ  (3° ton) sont issus du village de la famille Chen du district Wen du He Nan. C'est la raison pour laquelle on peut dire que le village de la famille Chen est à l'origine du Tai Ji Quan contemporain. J'ai étudié l'art national pendant plus de dix ans et j'ai été l'élève de grands Maîtres, je comprends la profondeur de la théorie de l'art national de combat et le raffinement des techniques de l'art national ainsi que son efficacité pour notre pays et sa population.

C'est la raison pour laquelle le président Jiang a décidé de mettre dans le programme de l'éducation, l'art de combat et lui a donné une place très importante dans la pratique sportive. La valeur des professeurs est également très importante."

2. La volonté de rédiger les manuels de l'art national en vue de la diffusion de son enseignement.

Le professeur Chen s'exprime ainsi : "Pour promouvoir l'enseignement de l'art national et faire connaître cet art la seconde chose à faire est celle de rédiger des manuels de l'art national afin d'obtenir une unité dans le vocabulaire et dans la théorie et de préciser les positions et les mouvements et prodiguer ainsi un enseignement rigoureux, former ensuite des professeurs qui à leur tour pourront promouvoir l'art national, faire progresser ainsi le niveau de l'humanité, c'est ma volonté."

3. Les modes de rédaction des manuels de l'art de combat sous la direction du professeur Chen.

En octobre 1930, lors d'une réunion nationale des pratiques sportives il a été décidé "que l'art de combat chinois possédant des méthodes d'exercice propres à notre nation devait être considéré comme étant un élément indispensable à l'enseignement dans les Écoles. Un comité de rédaction et de contrôle des manuels de l'art de combat a été constitué au Ministère de l'Éducation. La durée de rédaction de ces manuels devait respecter un certain délai." Le Ministère de la Défense a ensuite considéré qu'il était nécessaire d'enseigner l'art national au sein de l'armée et au mois de novembre de la même année une équipe a été constituée dans ce but. A Tchou Quing Yue Lai Chang un comité de rédaction et de contrôle des manuels de l'art national a été mis en place. Le professeur Chen a été invité, la responsabilité du comité de la rédaction et celle du contrôle des manuels lui ont été confiées.

Le comité se composait d'une vingtaine de membres connus dans le monde des pratiquants de l'art national. Une dizaine de rédacteurs se sont réunis pendant 3 ans, 55 manuels traitant de l'art de combat ont été rédigés, une quarantaine de tableaux également. Huit types de manuels ont été rédigés: les mouvements fondamentaux, les mouvements d'exercices de santé, ceux destinés aux débutants, ceux destinés aux pratiquants d'un niveau moyen, ceux destinés aux pratiquants confirmés, les programmes de compétition, les mouvements destinés aux militaires, les annexes.

En 1934 ils ont été remis aux responsables du Ministère de l'Éducation pour les imprimer et les diffuser, malheureusement lors des événements survenus en Chine Continentale les manuscrits des manuels sont restés sur place et perdus, ce qui est regrettable.

4. L'établissement du comité de la formation à l'art national pour le promouvoir.

Le professeur Chen a suivi le gouvernement à Taiwan en 1940.

" Ayant appris la perte des manuscrits des manuels de l'art national en Chine Continentale une demande a été adressée au Comité Central en vue d'établir un Centre de l'art national et de rédiger les manuels de l'art de combat, de former des professeurs pour promouvoir l'enseignement de l'art national, ce fut refusé.

C'est la raison pour laquelle un comité de formation à l'art national a été établi. Le 12 novembre 1940 une réunion s'est tenue à Tai chong au Palais Zong Shan, le général Ba Jian Sheng en personne a proclamé l'établissement de ce comité. Le professeur Chen a été nommé président du comité. Par ailleurs un groupe d'enquête a été formé pour recueillir les opinions des personnalités connues dans le monde de l'art national dans tout Taiwan. Ceci dans le but de promouvoir l'art national."

5. L'histoire de l'enseignement de l'art national à Tai Chong.

C'est en 1940 que le professeur Chen est arrivé à Taiwan et s'est installé au Village Ouest Mofan.

Tous les matins, au lever du soleil il se rendait à La Ferme et s'exerçait au Tai Ji Quan sur la terrasse. Au début il s'entraînait seul. Sur le conseil d'un ami il décide d'enseigner l'art national au sein de La Ferme. Exceptées ses missions à l'extérieur, tous les matins il enseigne l'art national jusqu'à 8 heures heure à laquelle les participants doivent se rendre à leur travail.

Ceux qui viennent s'instruire sont de tous ordres, des vieillards, des jeunes, des hommes, des femmes, il ne refuse personne et laisse chacun libre de s'en aller. Le nombre des participants n'a pour lui aucune importance. Il donne un enseignement complet : Tai Ji Quan, Ba Gua Quan, Xing Yi Quan, Shaolin Quan ainsi que techniques de couteau, épée, bâton, fouet, canne. Les enseignants d'autres associations et les personnes s'intéressant à l'art national, dont certains arrivent d'autres villes, viennent bénéficier de son enseignement. Le professeur Chen donne ses conseils à quiconque, quelle que soit sa condition et son niveau. Il dispense son enseignement puis se retire.

Certains l'invitent, d'autres lui écrivent.

Le professeur Chen s'exprime ainsi: "En tant que président du comité de formation à l'art national je fais partie du groupe de tous ceux qui s'intéressent à cet art, il n'y a pas de différence, à tous je donne tout de mon enseignement, je ne suis pas sectaire et ne méprise personne. S'il n'en était pas ainsi je ne pourrais donner mon enseignement, je serais rejeté." C'est la raison pour laquelle il accepte quiconque à l'enseignement qu'il donne chaque matin à La Ferme, il accepte également les invitations d'où qu'elles viennent:

1. au Palais de la municipalité,

2. sur la place Est de la ville

3. au temple du Centre de formation du Parti de la ville de Tai Chong

4. au siège de l' entraînement préparatoire

5.à l'université de la Mer Est.

Il m'a envoyé par ailleurs à l'usine de la Sucrière, au siège du parti de la Province ainsi qu'à l'usine de Tai Chong pour y enseigner le Tai Ji Quan.

Lei Shu Man a été envoyé à la distillerie pour enseigner le Tai Ji Quan également.

C'est la raison pour laquelle le professeur Chen a un certain nombre d'élèves, ceux à qui il donne son enseignement directement et ceux qui le reçoivent par des intermédiaires, nombre qui s'élève à plus d'un millier de personnes.

Le professeur Chen étant un ami du président Jiang a été chargé de la rédaction du plan des exercices destinés à l'armée et de l'établissement d'un tableau de progression des cours d'entraînement de l'art national.

En mars 1947 les deux textes ont été remis au président Jiang au bureau politique du Ministère de la Défense. Ils ont été appliqués pour l'entraînement de l'armée.

En octobre de la même année ont été établis différents tableaux : de la progression de l'enseignement, des noms des mouvements, des disciplines, de la progression pour l'armée. Le 8 Octobre le professeur Chen est venu à Tai Pei pour un séminaire sur la pratique de l'art national, il s'est impliqué dans l'enquête qui a permis de prendre conscience de ce que dans l'armée il y avait un manque total d'uniformité dans l'enseignement de l'art national.

6. Lors de l'établissement du comité des 99 exercices de santé le professeur Chen exprime à nouveau la volonté de promouvoir l'art national pour tous.

Le 3 novembre 1947, jour de la Fête des 99, les élèves sont venus rencontrer leur professeur au Temple des Trésors du quartier nord de Tai Chong. Lors de cette réunion M. Huo Zhan Yi, au nom de tous ses élèves, l'a remercié de leur avoir transmis et l'art national et les exercices de santé. A cette occasion le professeur Chen s'exprime ainsi : " Pour promouvoir l'art National j'ai étudié toutes les composantes de l'art national. Vous et moi sommes sur la même voie avec la même volonté de progresser. Je n'ouvre pas un établissement commercial pour y recevoir des apprentis, c'est la raison pour laquelle vous ne devez pas m'appeler professeur. Mon seul souhait est d'être avec vous dans une même volonté de promouvoir l'art national." A la fin de ce bref discours le professeur Chen s'est levé l'épée des 7 étoiles dans les mains, il s'est dirigé vers la salle du Bouddha et a fait la démonstration à la fois de l'Épée du Dragon et de l'Épée enchaînée. Il avait atteint la perfection d'exécution, ce qui a suscité l'enthousiasme et l'admiration de la salle. A la fin de cette rencontre les participants se sont faits photographier avec le professeur Chen c'est cette photo qui figure dans le manuel de Tai Ji Quan.

Depuis ce jour, chaque année cette fête des 99 a été commémorée le matin. Les disciples se réunissaient autour de leur professeur à La ferme, faisaient prendre la photo souvenir et la lui faisaient signer. C'est l'origine du comité des 99 exercices de santé. Sur la photo prise en 1947, la personne qui se trouve derrière le professeur Chen est Wang Shu Jin. Celui-ci a été professeur de l'art national au comité de formation à l'art national. II a quitté le pays avec le soutien du comité, est allé au Japon trois fois pour des démonstrations qui ont été très appréciées. Sur la même photo, au premier rang et à la droite du professeur Chen est assise madame Mao Jin Ze elle porte une robe blanche mandchou, elle a enseigné pendant plus de dix ans le Tai Ji Quan à New York aux États Unis, elle a rédigé l'ouvrage "Précis des mouvements du Tai Ji Quan simplifié" qui a été préfacé par le professeur Chen et publié en mars 1952.

7. Histoire de la rédaction des manuels de l'art national.

En 1949 la vulgarisation de l'enseignement de l'art national a été inscrite dans le plan national de l'éducation physique. Elle a été demandée au comité central et auprès des autorités compétentes en espérant que le gouvernement prenne en considération le travail de rédaction des manuels, son importance sur le plan national et pour la formation des professeurs chargés de cette même vulgarisation. Après trois années d'efforts venant de toutes parts cette démarche a abouti. Le Jour de l'An 1949 lors de la réunion à La Ferme le professeur Chen a annoncé la décision favorable à la rédaction des manuels de l'art national. J'ai moi même été chargé d'abord de la rédaction des manuels concernant les principes fondamentaux de l'Art national puis de la rédaction des manuels de Xing Yi, de Ba Gua et de Tai Ji Quan. Nous avons commencé en janvier de la même année dans le bureau que le Professeur Chen occupait à la mairie. M. Zhang Jin Yi a été invité à participer aux travaux de rédaction. Au départ nous avons précisé les grands principes :

1/ Unifier les noms, les mots de la forme de l'art national en espérant pouvoir les vulgariser et obtenir ainsi de meilleurs résultats.

2/ Les manuels devaient traiter de la théorie générale, des mouvements fondamentaux, de l'enseignement des débutants, des pratiquants de niveau moyen, de ceux de niveau plus avancé ainsi que des règles reprécisées dans chaque volume.

3/ Chaque volume serait divisé en livres, chapitres, sections, articles, alinéas etc., des tableaux y figureraient également.

4/ La table des matières sera précise .

Ce travail a été exécuté pendant les moments de loisirs du Professeur Chen qui contrôlait et sélectionnait les documents, procédait à la prise des photos et rédigeait les explications. Il a invité également M. Zhou Ji Chun pour avoir son avis argumenté.

Les manuels des principes; fondamentaux ont été rédigés à plus de 50% en juillet 1950 avec la participation d'amis chinois et étrangers. Nous avons choisi de privilégier le Tai Ji Quan et pendant deux ans nous avons travaillé sur les explications et la prise des photos. Le fils du Professeur Chen, Chen Yun Chao a participé à la prise des photos et M. Lei Shu Man a apporté sa collaboration. En février 1951 cinq tableaux explicatifs du Tai Ji Quan ont vu le jour et la rédaction de "Manuel de Tai Ji Quan" a été achevée en décembre 1952. Vingt exemplaires de ce manuel ont été imprimés par la Maison d'édition Zhen Shan Mei de Tai Pei, une réimpression de 2000 autres exemplaires a été faite en juillet 1958.

8. Le soutien pour la publication de la revue "La voie des combats"

A la mi-mai 1951 le professeur Chen, compte tenu du manque de revues traitant des arts de combat et en vue de promouvoir l'art national, a retenu la proposition de M. Lei Shu Man envisageant de créer le "Mensuel de l'art national de Chine". Un projet de rédaction a été établi et a été envoyé aux personnalités du monde de l'art national à Taiwan, à Hong Kong et à Macao. Ce projet a bénéficié d' un soutien unanime et à la fin du mois de mai 1952 le Professeur Chen a reçu le rapport de M. Huang Sheng Fa de Tai Pei l'informant qu'une agence de publication des revues de l'art national venait d'être créée au sein du comité de l'art national de Tai Pei et que ce même jour un mensuel "La voie des combats" venait également d'être publié. Le professeur Chen a été invité à se charger de la rédaction de certains articles. C'est la raison pour laquelle le projet de rédaction du "Mensuel de l'art national de Chine" ne s'est pas concrétisé. Ainsi le professeur Chen a soutenu la publication de "La voie des combats" dans son même désir de promouvoir l'art national.

9.La publication en anglais du Tai Ji Quan.

Le 2 juillet 1951 le professeur Chen a chargé M. Zhang Yuan Wei d'entretenir des échanges avec le journaliste américain Smith, de lui fournir des documents, de répondre à ses questions dans l'intention de promouvoir l'art national. Le 27 octobre de la même année M. Smith a rendu visite au Professeur Chen à Tai Pei pour discuter des questions concernant l'art national et pour pratiquer. Il est revenu plusieurs fois à Tai Chong, notamment avec l'intention de prendre des photos du travail du professeur Chen qui n'a pu accepter en raison du surmenage et des problèmes de santé dont il était victime. Le 8 août 1952 M. Smith est venu une dernière fois à Tai Chong avec son épouse et des interprètes pour interviewer le Professeur Chen. Ils ont assisté aux démonstrations exécutées à "La Ferme", ils ont pratiqué, posé les questions les intéressant, photographié une partie des démonstrations. Eux mêmes ont fait la démonstration des 5 éléments du Xing Yi et celle du Tai Ji Quan. Ainsi pendant trois jours jusqu'au 11 août à 7 heures du soir, heure de leur retour à Tai Pei ils ont travaillé. La préface et les mouvements du Tai Ji Quan ont été traduits en anglais avec l'aide de M. Zhang Yuan Wei, l'épouse de M. Smith a exécuté la saisie des documents en trois exemplaires. Ils en ont gardé un qu'ils ont ramené le 14 septembre date de leur retour aux États Unis. M. Zhang a gardé un des exemplaires et le dernier a été envoyé à Tai Chong. Avant leur départ M. Smith craignait des erreurs de traduction et des non sens, il a donc demandé au Professeur Chen en personne de bien vouloir vérifier et corriger les textes.

Le professeur Chen m'a confié ainsi qu'à M. Ma Guan Hen le soin de relever les erreurs. Le professeur Chen étant souffrant, M. Man ayant quitté le pays, M. Zhang étant submergé de travail; je suis resté seul avec mon misérable anglais et de ce fait cette correction n'a pas pu être effectuée. Malgré notre bonne volonté ce fut impossible. Plus tard notre ami Chen Tian Yi est décédé le 3 juillet 1958 sans avoir terminé la traduction du texte en anglais, M. Zhang Yuan Wei et Zhou Ji Chun furent sollicités, de même notre ami Wu Min An qui se trouvait aux États Unis, celui-ci a proposé que la traduction soit faite là bas. Les manuscrits en anglais y furent donc envoyés chez M. Chen Tian Yi.

 

10. L'histoire du rassemblement des documents concernant les manuels de l'art national.

En mai 1954 M.Song Jin Ren a acheté à Tai Pei 18 volumes des manuscrits des manuels de l'art national édités par le comité de rédaction des manuels de l'art national du Ministère de la Défense et du Ministère de l'Éducation nationale et il les a transportés à Tai Chong. Le président Chen a eu la joie de les recevoir. Il les a examinés et a certifié qu'il s'agissait d'une partie des manuscrits du comité. Pour ceux qui manquaient, M. Lei Shu Man et moi-même avons été chargés de les retrouver et de les divulguer.

En même temps le professeur Chen a fait un rapport au Ministère de l'Éducation nationale pour en expliquer l'origine. Il a accompagné son rapport des propositions suivantes :

"1/ ordonner clairement l'application de la vulgarisation de l'enseignement de l'art national

 2/ établir un service chargé de la rédaction des manuels de l'art national

  3/ former des professeurs pour promouvoir l'enseignement de l'art national. Si la nécessité s'en faisait sentir lui-même pourrait apporter son aide et présenter des manuscrits de référence.

Par la suite le 21 août 1954 il a envoyé au Ministère de l'Éducation nationale un courrier exprimant ces trois propositions. Il a reçu une réponse portant le n°11326 disant :

 1/ Le 7 juillet 1954 la demande de vulgarisation a été acceptée.

 2/ Quant aux manuels de l'art national rédigés :

a/ un exemplaire a été remis au Ministère

b/ répondant à la première proposition, les différentes Écoles devront établir leur projet d'enseignement selon les manuels et le Ministère a bien précisé que l'art national devait être enseigné.

Mais la seconde et la troisième proposition n'ont pu être retenues.

  3/ Bonne réception etc.".

Par ailleurs les manuscrits manquants furent envoyés avec de plus une série de mouvements de bâton pour les débutant, une seconde série de mouvements destinée aux pratiquants de niveau moyen, une série avec arme (lance). Ceux-ci s'ajoutent aux manuscrits originaux qui comprenaient eux-mêmes les 5 séries pour les débutants, les 3 séries pour les pratiquants de niveau moyen, ce qui totalise 6 séries pour les débutants, 6 séries pour les moyens et 5 pour les compétitions. Tous ont été remis à M. Song Jin Ren pour l'édition. Ces faits ont été expliqués dans les préfaces des ouvrages traitant des frappes et des saisies. Deux volumes traitant des frappes et des saisies ont été édités en décembre 1955. Ces ouvrages ont été déposé au Ministère de l'Éducation nationale. Tous ont été réalisés pendant la période de présidence du professeur Chen au comité de formation à l'art martial.

Le 26 janvier 1956 le professeur Chen a demandé à M. Song Jin Ren de lui confier les manuscrits de l'art national qui se trouvaient à la maison d'édition pour un dernier contrôle. Le 8 mars un courrier de M. Song Jin Ren l'informait que malgré plusieurs entretiens au Ministère de l'Éducation il n'avait pas pu obtenir l'autorisation de faire éditer les ouvrages.

11. Malade, le Professeur Chen continue à compléter ses œuvres et les diverses photos.

Le Professeur Chen menait une vie régulière, jouissant d'une bonne santé, résistant, l'esprit vif, ayant atteint la perfection dans l'accomplissement de ses techniques, il poursuivait avec rigueur son entraînement chaque matin à La ferme, pratiquait le Tai Ji Quan pendant 28 minutes. Les pratiquants qui l'entouraient le suivaient pendant cet exercice. Puis il pratiquait les Tui Shou avec 3 ou 4 personnes pendant environ 1/2 heure, il donnait ensuite des conseils sur le Xing Yi, Ba Gua, les armes. Il répondait aux questions qui lui étaient posées, il précisait les règles essentielles. Il se retirait au moment où les pratiquants se rendaient à leur travail, enfin il parlait avec ses amis et ses élèves jusqu'au seuil de la porte de sa maison. Il répondait aux sollicitations plus particulières après les cours, donnait des rendez-vous chez lui à certains, il restait disponible sans restriction.

A l'automne 1951 il est malheureusement tombé malade, affecté par un litige lié à la création de l'Institut du Commerce et de l'Industrie. Son état de santé s'étant rétabli, il continuait à diriger la rédaction des manuels des fondamentaux de l'art national. Il a ajouté notamment les photos du Tai Ji Quan et des Tui Shou, ainsi que le Xing Yi (les 5 éléments) et les animaux: dragon, tigre, singe, cheval. En tout, 120 photos (ce sont les photos où il porte des chaussures de cuir). En regardant ces photos on observe que le Professeur Chen était faible cependant ses postures restent rigoureuses et exemplaires. Il a accepté de faire ces photos car il voulait réaliser au plus vite le maximum des travaux concernant l'art national, ce qui force l'admiration. Nous insistons sur sa présence sur les photos pour permettre aux élèves de mieux apprécier l'esprit de ce Maître.

12. Le Tai Ji Quan simplifié, pendant la période de convalescence.

En mai 1955, pendant la période de convalescence qu'il passait dans sa maison le professeur Chen invitait ses amis et exerçait les mouvements simplifiés du Tai Ji Quan qu'il m' a chargé de noter sous sa dictée. M. Lei Shu Man et moi-même avons effectué les corrections des explications dans les manuscrits de l'ouvrage "Précis des mouvements simplifiés du Tai Ji Quan" puis j'ai été chargé d'ajouter les schémas représentant les déplacements des pieds ainsi que les explications de chacun des déplacements. Ceci a été transmis et enseigné avec la collaboration des fils du professeur Chen.

13. Il garde la volonté de vulgariser l'art martial et a hâte de terminer les manuels.

Le 22 décembre 1956 M. Lei Shu Man a reçu du Professeur Chen un courrier datant du 18 décembre où il exprimait le bonheur de pouvoir lui dire "ce mois ci je me lève tous les matins à 4H 1/2 et je sors et me promène pendant environ une heure en exerçant le Tai Ji Quan puis je rentre pour me reposer. Dans deux ou trois mois je serai rétabli et je pourrai faire les photos pour divulguer l'art national, il faut absolument que les manuels soient terminés. Lorsque le printemps arrivera nous pourrons achever les photos de Xing Yi et Ba Gua puis nous nous attaquerons aux autres manuels et lorsque nous aurons les manuels au complet nous pourrons penser à la formation des enseignants et nous serons sûrs alors de pouvoir promouvoir l'art national.

Ce que Lei Shu Man a proposé est précieux et excellent".

En hiver 1956 M. Chen Li Fu est venu à Tai Chong rendre visite au professeur Chen ils se sont entretenus sur la question du groupe des professeurs et le 31 janvier le professeur Chen a écrit lui-même à M. Chen Li Fu et a joint à ce courrier les manuels d'attaques et de saisies ainsi que les manuels de Tai Ji Quan, un volume de chacun, pour lui demander son avis. Il a chargé M. Song Jin Ren de les lui apporter à Tai Pei. Le 3 février Song Jin Ren répond : "du fait d'une grippe contractée par M. Chen Li Fu, j'ai chargé M. Ye Xin Feng de transmettre les documents".

A ce moment là il Y a eu une restructuration de l'Institut de l'Industrie et du Commerce, le professeur Chen a démissionné des fonctions qu'il avait à l'Institut. Son état de santé s'améliorant, chaque matin le professeur Chen retournait à La Ferme au Coté Ouest, seul, dans le calme il exerçait les mouvements, il n'était dérangé par personne et ceci pendant plusieurs mois. Le professeur Chen avait repris bonne mine et s'est rapidement rétabli ce qui réjouissait ses amis et ses disciples. Le 19 février 1957 il a participé à Tai Chong à la cérémonie d'ouverture de la maison de la santé et de la longévité. A cette occasion il a fait une intervention insistant sur l'importance de l'entretien de la santé pour que la patrie soit forte et a offert pour la maison de santé le manuel des mouvements simplifiés pour la santé.

14. La douleur de perdre notre Maître de l'art national.

Le 1° avril 1957 le professeur Chen a pris froid et est retombé malade. Pendant deux jours et deux nuits il a souffert de difficultés respiratoires, de sueurs telles qu'ils ne pouvait ni dormir ni s'alimenter. Le 3 au matin il a été transporté sous oxygène et hospitalisé. Le médecin l'ayant examiné a exprimé que son état était préoccupant en raison d'une pathologie cardiaque ancienne. Il est décédé à 6H 12 le 7 avril 1957. Il a été transporté au temple Bao Jue. Le même jour à 18 heures il reposait sur son lit le visage serein, il paraissait encore vivant, ses membres avaient conservé leur souplesse et lorsque j'ai mis, dans sa main droite, sa canne celle-ci était souple. En regardant notre Maître nous ne pouvions retenir nos larmes. Je me suis retiré pour interroger le médecin mais nous n'avons pas pu échanger une parole. Tout se passait au lieu même où lors de la Fête du 99 en 1947 notre professeur Chen avait fait la démonstration de l'Épée du dragon et de l'Épée enchaînée. Je voyais encore les pas du dragon et du tigre qu'il exécutait ce jour là et j'avais devant moi notre Maître les yeux fermés la respiration arrêtée et je ne pouvais me résoudre à croire ce que je voyais.

Quelle tristesse. Je crois que son esprit nous aidera toujours à promouvoir notre art national. Tous ses ouvrages concernant cet art national sont extrêmement précieux et c'est à nous de les publier au plus vite pour répondre à ses vœux.

15. La conservation et la réédition des œuvres laissées par le Professeur Chen.

J'ai parlé précédemment des ouvrages du professeur Chen à Tai Chong. Ceux qui ont été enseignés à La Ferme sont les suivants :

1. La totalité des positions du Tai Ji Quan, la description de chaque mouvement, les mouvements simplifiés, le Tui Shou ainsi que la gymnastique de santé du Tai Ji Quan (les mouvements simplifiés de la gymnastique de santé).

2. Les cinq éléments du Xing Yi, les douze animaux, l'enchaînement, les quatre prises, les huit positions, les douze attaques latérales ainsi que les différents marteaux.

3. Ba Gua mains nues.

4. Gymnastique de l'art national, enchaînement de l'art national, enchaînement de la forme de la famille Yue, forme du Sommet les deux voies, forme Shaolin ainsi que saisies de Shaolin.

5. Applications des huit saisies, des huit coups de poings et des coups de pied.

6. L'hallebarde du printemps et de l'automne, le fouet en sept séquences.

7.L'hallebarde des six harmonies, double sabre, enchaînement de sabre.

8. Épée Chun Yang, enchaînement d'épée, épée du dragon, double épée des fleurs de prunes, double épée du Ba Gua ainsi que les fondamentaux de l'épée et les méthodes d'exercices.

9. Les mouvements fondamentaux de la canne ainsi que la série des 24 mouvements avec canne.

10.les mouvements fondamentaux du bâton, l'enchaînement du bâton et le Ba Gua bâton.

11. Les mouvements fondamentaux avec lance.

Les 11 séries ci dessus sont contenues dans 40 programmes.

J'ai conservé les explications et les notes concernant les noms des mouvements. Avec l'aide de mes amis nous les avons toutes copiées et conservées. Celles-ci ainsi que les documents rédigés à la main ainsi que les photos et les manuscrits du professeur Chen et autres documents ont été enregistrés dans 4 volumes d'archives. Ils ont été remis à la mi-juin 1957 au fils Chen Yun Chao pour leur conservation. En même temps nous avons désigné M. Lei Shu Man comme responsable de la réédition des ouvrages.

En juillet 1957 de la même année M. Lei Shu Man a réussi à compiler les ouvrages suivants:

1. Les 2 voies de Boxe du Sommet

2. Les 5 éléments du Xing Yi et les 12 animaux 

3. Ba Gua mains nues 

4. Ba Gua bâton

5. Ba Gua épée    

6. Épée Chun Yang  

7. Épée du dragon

8. Double épée fleur de prune

9. Le sabre des 6 harmonies. 

En tout 9 volumes. Après les relectures effectuées par moi-même, à la mi-août tous ont été envoyés à Tai Chong pour y ajouter des photos et pour procéder aux dernières corrections. Au printemps 1958 tout était revu et corrigé, rester seulement à trouver un éditeur. J'ai constaté que les manuels sur l'art de combat rédigés sous la direction du Professeur Chen à Chong Quin sont des ouvrages qui font la synthèse des techniques des experts de toutes les Écoles, ce qui a été confirmé après vérification du Comité de contrôle. Il réaffirme que les œuvres du professeur Chen à Tai Chong sont la preuve d'une très grande richesse de connaissances en la matière. Leur contenu est synthétique, unifié, facile à retenir, facile à enseigner. Ce sont les meilleurs manuels existant pour l'enseignement de l'art national. J'ai participé aux travaux de rédaction et aux prise des photos avec le professeur Chen mais en raison de mon voyage aux États Unis je n'ai pas pu terminer les travaux commencés, ce qui est très regrettable. Grâce à M. Lei Shu Man qui s'est chargé de la rédaction et avec l'aide de nos amis animés de la même détermination nous avons pu aboutir et réaliser les vœux de notre Maître.

Mes connaissances sont limitées, ce que je vous ai livré précédemment reste à votre appréciation.

L'auteur de cet article est  M. Yang Zong Ding

 

 


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